Outre l’accumulation de tartre dentaire causant de nombreux problèmes parodontaux, deux autres maladies, rencontrées principalement chez les chats, peuvent mettre en péril la santé buccale et le confort de nos compagnons: la gingivo-stomatite féline chronique et les lésions de résorptions dentaires.
Ces deux maladies sont parfois méconnues et méritent qu’on s’arrête un instant pour tenter de mieux les comprendre, ou du moins, mieux les reconnaître! Commençons aujourd’hui par la gingivo-stomatite.
Gingivo-stomatite féline chronique (GSFC)
Par définition, une gingivo-stomatite est une inflammation orale qui progresse en périphérie des dents, envahissant donc les tissus adjacents (gencive, muqueuses, langue, …).
Les chats atteints de gingivo-stomatite sont douloureux. Cette douleur peut se manifester de différentes manières, les plus communes étant une difficulté à mastiquer, une perte d’appétit, un changement de comportement (plus amorphe ou parfois plus grognon), une halitose (mauvaise haleine) ou une perte de poids. Il peut parfois être très difficile de se rendre compte que notre compagnon est atteint de GSFC, que ce soit par le fait que les chats sont de très bons cachottiers de nature ou tout simplement par la localisation des lésions de stomatite. Cette maladie peut donc passer inaperçue des années avant que la douleur ne devienne trop sévère pour être dissimulée plus longtemps.
Malgré bien des études et des recherches sur le sujet, la cause de la GSFC est encore mal connue. Des explications d’une réaction exagérée du système immunitaire contre la plaque dentaire et/ou certains virus restent l’hypothèse la plus probable et la plus retenue présentement.
Le diagnostic se pose habituellement par un examen visuel du problème, soit lors de l’examen annuel ou soit pendant un détartrage. Il peut être nécessaire dans certains cas de faire une analyse histopathologique (biopsie) des tissus atteints afin de faire la différence entre une gingivo-stomatite sévère et un processus tumoral malin.
Le succès du traitement de la GSFC repose principalement sur le contrôle de la plaque et du tartre dentaires. Un détartrage complet (retrait du tartre et de la plaque sur les dents et sous les gencives libres, puis polissage) et l’extraction des dents malades est la première étape à effectuer.
Par la suite, l’objectif principal est d’empêcher la ré-accumulation de la plaque. Un brossage quotidien des dents et une nourriture adaptée aux problèmes dentaires sont deux bonnes méthodes pour tenter d’atteindre cet objectif. Malheureusement, vu la douleur sévère souvent présente chez les chats atteints de GSFC, le brossage des dents et la mastication de croquettes dentaires peuvent devenir des gestes engendrant beaucoup d’inconfort. C’est pourquoi il est souvent nécessaire de procéder à des extractions dentaires multiples pour être capable de se débarrasser une fois pour toute de la plaque, et donc, de l’inflammation. Habituellement, l’extraction des dents adjacentes à l’inflammation est suffisante, bien qu’il faille parfois procéder à l’édentation complète pour arriver à contrôler définitivement la gingivo-stomatite et ainsi rendre les chats confortables.
Certains cas sévères vont même présenter encore de l’inflammation malgré l’absence de dents. Ces cas réfractaires peuvent parfois être résolus avec l’ajout d’une médication quotidienne à long terme (anti-inflammatoires et/ou médiateurs du système immunitaire).
Et qu’en est-il de la prévention?
Tout comme chez les humains, les dents des chats nécessitent un entretien régulier afin de les garder en bonne santé. Un brossage quotidien des dents, une nourriture favorisant la santé dentaire et un détartrage annuel sont trois habitudes à intégrer à la vie de notre félidé pour mettre toutes les chances de son côté afin qu’il morde à pleines dents dans la vie!
Ces habitudes ne donnent pas l’immunité contre le développement de la GSFC, mais on peut être certain qu’elles favorisent grandement la détection précoce de tout problème buccal et donc, une gestion plus rapide et efficace.
